Parution: Janvier 2026
Roman traduit de l’allemand (Allemagne) par Juliette Aubert-Affholder
Titre original : Ein Liebender Mann
Disponible en librairie à partir du 15 Janvier 2026 au prix de 23 €, 312 p.
Format : 14 x 18,3
ISBN : 978-2-9593446-1-9
UN HOMME AIMANT
Marienbad, été 1823
Goethe, soixante-treize ans, s’éprend de la jeune Ulrike von Levetzow, dix-neuf ans. « Mon amour ignore que j’ai dépassé les soixante-dix ans. Je l’ignore aussi. » Mais Martin Walser, lui, ne se berce pas d’illusions. Les stigmates du temps sont des compagnons de route. Ils le côtoient. Ils traversent son œuvre. Il en est le cartographe. Quant aux couleurs des sentiments, elles sont des traces d’arrangements d’ombre et de lumière, des sites d’accommodement, si ce n’est de compromission, et où Walser, l’archéologue, se plaît à venir fouiller, cela jusqu’au tréfonds, les labyrinthes intérieurs de ses contemporains et de ses personnages romanesques. Alors, à l’ombre de Lotte et de Werther, il fait escale à Marienbad, plante sa scène, relève les marques du temps, en sonde les interstices, y précipite son protagoniste, le laisse sillonner, et l’escorte jusqu’au point de rupture, là où l’écriture tend la main et retient, se retient, de sombrer dans la misère, et fait ainsi jouer Goethe, joue à Goethe et se joue aussi bien de Goethe que de lui-même.
L’Homme aimant raconte l’histoire de la passion de Goethe pour Ulrike, une passion déjouée, impossible, qui amène le poète, sur le chemin de son retour à Weimar, en cet été de 1823, et afin de rendre présente l’absente, à écrire l’un des poèmes les plus émouvants et bouleversants, l’Élégie de Marienbad.
« […] ce roman s’est révélé son plus beau: discret et délicat, rempli d’amour […] Sartre avait autrefois écrit L’Idiot de la famille, une sorte de biographie de Flaubert en trois volumes et environ trois mille pages, afin de comprendre comment Flaubert avait pu écrire Madame Bovary. Ce fut un échec. Walser a aujourd’hui écrit son roman sur Goethe, Un Homme aimant, d’à peine trois cents pages, afin de comprendre comment l’un des sommets de la poésie allemande, l’Élégie de Marienbad, a pu voir le jour. C’est une réussite. » Frankfurter Rundschau
« Walser au sommet de son art. » Spiegel
« […] Walser penche toujours pour le dire vrai de ses sentiments. Il refuse de se plier à un consensus moral qu’il ne peut faire sien […] Il en résulte une tension qui emplit ses romans […] Sur cette histoire d’amour, Walser a aujourd’hui écrit l’un de ses plus beaux romans : Un Homme aimant. » Die Zeit
« Ce qui séduit immédiatement chez Martin Walser, c’est la grâce de ses descriptions. […] Walser a ainsi réussi à écrire un magnifique roman, saturé d’amour et d’expériences […], un texte aux multiples renvois et références, pétri de réflexions sur la poésie elle-même. » Süddeutsche Zeitung
« L’Homme aimant […] ne s’est pas révélé être, malgré son héros, un roman sur Goethe, mais un roman sur Walser, le plus tendre, le plus impitoyable et le plus indulgent qu’il ait écrit […] Walser ne cherche pas à raviver Goethe, mais à présenter un cas typique d’un amour, le plus amer : l’amour non partagé. Et un cas typique d’un état de l’existence : la vieillesse. » Frankfurter Allgemeine Zeitung
MARTIN WALSER est né à Wasserburg, au bord du lac de Constance, en 1927. Il étudie la littérature, l’histoire et la philosophie à l’université de Ratisbonne puis à celle de Tübingen où il soutient une thèse de doctorat consacrée à Franz Kafka. Qualifié d’auteur du siècle par ses contemporains, il est considéré comme l’un des écrivains les plus importants de l’Allemagne d’après-guerre. Auteur dramatique, romancier, essayiste et poète, il voit son œuvre, considérable, distinguée par de nombreux prix, notamment le prix Georg-Büchner (1981), le prix de la Paix des libraires allemands (1998), ainsi que le prix international Friedrich-Nietzsche (2015). Martin Walser est décédé à Überlingen, au bord du lac de Constance, en 2023.
Couverture © Juliette Maroni